Substance : Benzodiazépines

info À propos

Les benzodiazépines sont une famille de substances dépressantes ayant des effets anxiolytiques. Elles agissent en augmentant l'activité des récepteurs GABA.

Les informations ci-dessous concernent l'ensemble des substances classées comme des benzodiazépines, telles que l'alprazolam ou le diazépam.

Alcool + Benzodiazépines (Time flip)

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bubble_chart Tendance synergique

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Potentialisation

Les effets de ces substances sont multipliés ou fortement modifiés par leur combinaison.
Fiabilité : avérée.
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error_outline Risque estimé

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Dangereux

La combinaison de ces substances présente d'importants risques physiques ou mentaux.
Fiabilité : avérée.
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flare À propos des effets

Les combinaisons d’alcool et de benzodiazépines sont largement documentées, notamment sur Erowid. Les témoignages décrivent une potentialisation des effets (dépresseurs et anxiolytiques), ce qui se traduit dans le meilleur des cas par de l’euphorie ou de l’indifférence, un manque de coordination et une baisse de la mémoire à court terme. De nombreux témoignages rapportent des effets plus problématiques : des vomissements, une amnésie des événements, et une désinhibition pouvant déboucher sur des actes violents ou délictueux, le tout souvent sous l’effet d’un black-out. Par ailleurs, l'accumulation des effets dépresseurs peut entraîner une overdose mortelle, illustrée par cette étude statistique.

Cette potentialisation s'explique de deux façons. D'abord, l’alcool et les benzodiazépines fonctionnent principalement en activant le système GABA. Leurs effets sont donc similaires, et on considère généralement qu’il y a une synergie additive (voir par exemple cette revue de littérature).

Ensuite, comme l'explique cette méta-étude, l'alcool à forte dose est partiellement métabolisé par l'enzyme CYP2E1. Cela se fait en compétition avec l'enzyme CYP3A4, qui métabolise certains benzodiazépines tels que l'alprazolam et le bromazépam. Il s'ensuit que plus la consommation d'alcool est forte, plus elle ralentit l'élimination des benzodiazépines concernés : leur concentration sanguine augmente, et leurs effets sont augmentés et prolongés. Cette interaction-là est difficile à prévoir, car elle dépend du benzodiazépine, de la quantité d'alcool, de la rapidité de sa consommation et des variations métaboliques entre les individus. Cela pourrait expliquer que la combinaison d'alcool et de benzodiazépines soit particulièrement imprévisible, un accident dramatique pouvant survenir après plusieurs sessions sans problème (exemple).

Sauf mention contraire, les informations de cette fiche reposent sur des témoignages provenant d'Erowid.

menu_book À propos des risques

Au niveau psychologique et comportemental, cette combinaison tend à provoquer une désinhibition et une altération du jugement pouvant aller jusqu’à la perte de contrôle. Couplée à une baisse drastique de la mémoire immédiate, elle débouche régulièrement sur des black-out, parfois favorisés par un cercle vicieux où l’usager·e surconsomme sous l’effet de la désinhibition.

Dans cet état, on peut faire des choses insensées ou dangereuses (comme conduire ou commettre des agressions sexuelles) qu’on ne ferait jamais en temps normal. En dehors des risques physiques pour soi ou autrui, ces pertes de contrôle exposent à la honte, à la réprobation sociale ou même à la répression judiciaire. Enfin, comme l'explique cette revue de littérature, une personne expérimentant cette combinaison est particulièrement vulnérable aux agressions.

Par ailleurs, ces deux substances étant des dépresseurs du système nerveux, leur combinaison a de nombreux effets physique. La plus remarquable est une baisse de l'habileté et de la coordination pouvant provoquer des blessures et des accidents. Les nausées sont fréquentes aussi, ce qui, couplé à l'endormissement, expose au risque de s'étouffer en vomissant. Pour cette raison, TripSit rappelle de placer les personnes inconsciences en position latérales de sécurité. Enfin, cette combinaison entraîne un ralentissement respiratoire et cardiaque qui, à forte dose, peut être mortel (cf. ce rapport de cas).

À noter que l'interaction peut encore avoir lieu après que le benzodiazépine seul ait cessé d'avoir un effet sensible. Les benzos à action longue présentent donc des risques supplémentaires, car ils mettent plus de temps à être éliminés de l'organisme. Ainsi, dans cette étude statistique sur les accidents de voiture, combinés à l'alcool, les benzos ayant une longue demi-vie causent plus d'accidents que les benzos à courte demi-vie.

Comme on peut le voir dans la partie Synergie, la synergie entre alcool et benzodiazépine dépend de nombreux facteurs. L'usager·e peut limiter les risques en se renseignant sur la demi-vie de son traitement, sur sa métabolisation et en buvant lentement.

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bubble_chart Tendance synergique

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Potentialisation

Les effets de ces substances sont multipliés ou fortement modifiés par leur combinaison.
Fiabilité : hypothétique.
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Dangereux

La combinaison de ces substances présente d'importants risques physiques ou mentaux.
Fiabilité : avérée.
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flare À propos des effets

D'après cette revue narrative, les benzodiazépines augmentent les effets des opioïdes tels que l'euphorie, l'altération des capacités cognitives et la réduction de taille de la pupille (voir ici, et pour des témoignages à faible dose).

Également, les benzodiazépines et les opioides sont des dépresseurs du système nerveux central, ce qui signifie que leurs effets sédatifs s'additionnent ou se potentialisent (comme l'illustre ce billet de blog). C'est pourquoi il y a un risque important de décès par dépression respiratoire.

Cela s'explique d'abord par le fait que tous ces produits ralentissent les réflexes vitaux : les benzodiazépines par leur action d'agoniste GABA, et les opiacés par leur action d'agoniste des récepteurs µ-opioïdes (comme l'explique cette autre revue narrative). Également, le fait que certains benzodiazépines soient métabolisés par des enzymes P450 peut ralentir l'élimination des opioïdes et augmenter leur durée d'action et leurs effets. Par exemple, dans cette étude, le diazépam a ralenti l'élimination de l'oxycodone chez les souris.

menu_book À propos des risques

Les benzodiazépines et les opiacés sont tous des dépresseurs du système nerveux central, donc leurs effets sédatifs s'ajoutent. Cela entraîne des risques contextuels (par exemple d'accident), mais aussi une augmentation du risque de mort par dépression respiratoire (comme expliqué dans cette revue narrative, et prouvé par cette étude et celle-là). Cette annonce de décès en donne un exemple.

Il arrive pourtant que cette association soit prescrite à dosages thérapeutiques par des professionnel·les de santé, en fonction de la balance bénéfice/risque pour le patient. Il importe alors de respecter la prescription.

Benzodiazépines + MDMA (Zen flip)

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Atténuation

Les effets de ces substances sont contradictoires et certains d'entre eux s’atténuent.
Fiabilité : supposée.
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Vigilance

Cette combinaison présente de faibles risques physiques ou mentaux, ou peut déclencher des situations à risque.
Fiabilité : hypothétique.
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flare À propos des effets

Les benzodiazépines étant des dépresseurs et la MDMA un stimulant, leurs effets subjectifs peuvent se contrecarrer. Par exemple, cet article destiné aux professionnels de santé préconise d'utiliser les benzodiazépines pour traiter l'agitation causée par les stimulants.

Il y a peu de témoignages de la combinaison elle-même car les deux substances sont rarement prises en même temps. Un retour d'expérience mentionne une synergie agréable entre la MDMA et l'alprazolam, où ce dernier atténue la tension musculaire de la MDMA tout en produisant une euphorie unique.

Certain·es usager·es ont l'habitude d'utiliser des benzodiazépines pour amortir une descente de MDMA ou trouver le sommeil (témoignage). Cette pratique est notamment observée par cette étude. La benzodiazépine est alors pris en différé (à la fin des effets de la MDMA).

menu_book À propos des risques

Les benzodiazépines étant des dépresseurs du système nerveux, les combiner avec un stimulant comme la MDMA peut masquer leurs effets et conduire à une surdose. Il faut gérer ce risque au cas par cas, car deux benzodiazépines peuvent avoir des dosages et des durées très différentes (comparer par exemple le témazépam et l'alprazolam).

Les benzodiazépines sont des produits addictifs. C'est pourquoi des usager·es mettent en garde contre leur utilisation en vue d'amortir une descente ou un contrecoup. En effet, d'après cette étude, la poly-consommation de stimulants et de dépresseurs serait corrélée à plus de pratiques à risque et d'effets secondaires que la consommation de stimulants seuls. Par exemple, dans ce témoignage, l'addiction à l'alprazolam fut une conséquence de l'utilisation hebdomadaire de MDMA.

Les auteurs de cette étude disent, sans sourcer leur propos, que le mélange de MDMA et de benzodiazépines pourrait entraîner une arythmie en raison de signaux contradictoires envoyés au cœur. Pourtant, certains manuels de médecine tels que celui-ci préconisent l'usage de benzodiazépine (sous contrôle médical) pour traiter l'agitation et l'hypertension de la MDMA.

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Mixte

La combinaison de ces substances atténue certains de leurs effet et en augmente d'autres.
Fiabilité : supposée.
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Vigilance

Cette combinaison présente de faibles risques physiques ou mentaux, ou peut déclencher des situations à risque.
Fiabilité : hypothétique.
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flare À propos des effets

La combinaison de benzodiazépine et de protoxyde d'azote potentialise leurs effets sédatifs et calmants : c'est pourquoi certains anesthésistes l'utilisent sur les patients stressés (exemple d'étude examinant cette possibilité).

D'après les retours d'usager·es, cette combinaison semble plutôt appréciée (exemples ici ou ), mais sans assez de détail pour qu'on se fasse une idée du ressenti. Cet usager rapporte une expérience plus calme et plus sédative, sans perte de réalité. Cellui-ci trouve les effets moins "fun et euphoriques" qu'avec du protoxyde d'azote seul. Enfin, cette personne affirme que les benzodiazépines amoindriraient la composante psychédélique du protoxyde d'azote.

Certain·es usager·es émettent la possibilité d'une tolérance croisée entre protoxyde d'azote et benzodiazépines. Cela est à mettre en lien avec des études examinant la possibilité d'un mécanisme d'action similaire entre les deux substances : à voir ici, ici, et . À chaque fois, les effets du protoxyde d'azote sont réduits ou annulés par l'administration de flumazénil, un antidote aux benzodiazépines.

menu_book À propos des risques

En théorie, le mélange de ces produits augmente la dépression respiratoire (ainsi, les auteurs de cette étude préconisent de monitorer les patients recevant cette combinaison). Le risque semble néanmoins assez faible, tant chez les humains (ici et ) que chez les rats (ici). De plus, l'usage récréatif de protoxyde d'azote implique la plupart du temps des effets très brefs. La mort par toxicité directe des produits est donc peu probable, et TripSit décrit ce combo comme étant sans danger.

Combi-checker rappelle pourtant un risque d'amnésie, de maladresse et de vomissements. En effet, ces effets indésirables sont rapportés dans cette étude, et dans ce trip-report, l'usager fait un black-out où il perd le contrôle de lui-même. Il est donc plus prudent de consommer dans un environnement sécurisé et/ou en présence d'une personne apte à prendre soin de vous (trip sitter).

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Atténuation

Les effets de ces substances sont contradictoires et certains d'entre eux s’atténuent.
Fiabilité : supposée.
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Neutre

La combinaison de ces substances n'augmente pas significativement leurs risques par rapport à une consommation indépendante.
Fiabilité : supposée.
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flare À propos des effets

Nous n'avons pas trouvé d'étude concernant cette interaction. Mais selon diverses sources médicales, les benzodiazépines réduisent les effets du LSD. Ainsi, la revue Medscape préconise d'en donner aux patient·es qui réagissent mal au LSD. Les usager·es connaissent bien cette propriété : cette correspondance médicale rapporte que beaucoup s'arrangent pour avoir du diazépam à disposition quand iels tripent.

Les retours d'expérience rapportent généralement une réduction de l'intensité mentale et des visuels. Mais malgré leur réputation de trip killers, les benzodiazépines ne sont pas des antidotes au LSD : les effets psychédéliques peuvent persister (ce trip report et celui-ci en sont de bons exemples). Par contre, pris sur la fin du LSD, les benzodiazépines semblent bien en écourter la durée, ainsi qu'en atténuer les effets résiduels (comme l'illustre ce fil de témoignages).

La combinaison peut avoir des résultats paradoxaux. Par exemple, ce trip report raconte comment les effets délirants d'une forte dose d'alprazolam ont potentialisé un bad trip de LSD. Et chez ces usager·es, la relaxation induite par les benzodiazépines amplifie les effets psychédéliques.

menu_book À propos des risques

Bien que nous n'ayons pas trouvé d'étude spécifiquement à ce sujet, le mélange de LSD et de benzodiazépine ne semble en soi pas poser de problème

Néanmoins, leur utilisation comme trip killer n'est pas non plus sans conséquence.

  • D'abord, il est faux que les benzodiazépines puissent totalement arrêter les effets d'un psychédélique. Si une personne vit un bad trip, il faut également essayer la réassurance, le changement d'environnement, etc. La revue médicale Medscape conseille d'ailleurs de ne recourir au diazépam qu'en seconde intention.
  • Ensuite, les benzodiazépines ont leurs propres effets, qui s'ajoutent à ceux des psychédéliques. Par exemple, dans ce trip report, l'auteur prend une forte dose d'alprazolam en croyant arrêter un bad trip, mais les trous de mémoire et la désinhibition ne font que l'amplifier et mettent l'auteur en danger. Ce ne sont donc pas des ingrédients magiques, et une personne vivant une situation difficile ne doit pas être laissée sans surveillance.
  • Enfin, il y a le risque de s'habituer à leur consommation, alors que ce sont des produits addictifs.

Ce témoignage d'un bad trip de LSD pendant un sevrage d'étizolam souligne qu'il vaut mieux ne pas arrêter une consommation de longue date avant de prendre du LSD.

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