Substance : Opiacés
info À propos
Les opiacés sont une famille de substances analgésiques et euphorisantes apparentées à l'opium, présent dans le pavot somnifère. Elles agissent principalement comme agonistes des récepteurs μ-opioïdes.
Les informations ci-dessous concernent les opiacés métabolisées en morphine, telles que la codéine ou l'héroïne, et la morphine elle-même. Elles ne concernent pas les opiacés ayant une action pharmacologique différente, telles que le tramadol ou le fentanyl qui agissent significativement sur la sérotonine.
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Potentialisation
Les effets de ces substances sont multipliés ou fortement modifiés par leur combinaison.
Fiabilité : hypothétique.
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error_outline Risque estimé
Dangereux
La combinaison de ces substances présente d'importants risques physiques ou mentaux.
Fiabilité : avérée.
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flare À propos des effets
D'après cette revue narrative, les benzodiazépines augmentent les effets des opioïdes tels que l'euphorie, l'altération des capacités cognitives et la réduction de taille de la pupille (voir ici, là et là pour des témoignages à faible dose).
Également, les benzodiazépines et les opioides sont des dépresseurs du système nerveux central, ce qui signifie que leurs effets sédatifs s'additionnent ou se potentialisent (comme l'illustre ce billet de blog). C'est pourquoi il y a un risque important de décès par dépression respiratoire.
Cela s'explique d'abord par le fait que tous ces produits ralentissent les réflexes vitaux : les benzodiazépines par leur action d'agoniste GABA, et les opiacés par leur action d'agoniste des récepteurs µ-opioïdes (comme l'explique cette autre revue narrative). Également, le fait que certains benzodiazépines soient métabolisés par des enzymes P450
peut ralentir l'élimination des opioïdes et augmenter leur durée d'action et leurs effets. Par exemple, dans cette étude, le diazépam a ralenti l'élimination de l'oxycodone chez les souris.
menu_book À propos des risques
Les benzodiazépines et les opiacés sont tous des dépresseurs du système nerveux central, donc leurs effets sédatifs s'ajoutent. Cela entraîne des risques contextuels (par exemple d'accident), mais aussi une augmentation du risque de mort par dépression respiratoire (comme expliqué dans cette revue narrative, et prouvé par cette étude et celle-là). Cette annonce de décès en donne un exemple.
Il arrive pourtant que cette association soit prescrite à dosages thérapeutiques par des professionnel·les de santé, en fonction de la balance bénéfice/risque pour le patient. Il importe alors de respecter la prescription.
bubble_chart Tendance synergique
Mixte
La combinaison de ces substances atténue certains de leurs effet et en augmente d'autres.
Fiabilité : supposée.
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Risqué
La combinaison de ces substances présente des risques physiques ou mentaux non négligeables.
Fiabilité : supposée.
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flare À propos des effets
Les témoignages (comme ici où là) vont dans le sens d'une addition des effets, avec une puissante euphorie, et un mélange du ressenti cotonneux des opiacés et de la stimulation de la cocaïne. Les injecteur·ices décrivent un "double-flash" comparable à un orgasme (exemple), mais très court et régulièrement suivi de sentiments négatifs.
Comme en témoigne cet usager, la plus longue durée d'action des opiacés réduit en partie les symptômes de la descente de cocaïne et le craving qui lui succède.
Des récits comme celui-ci, ou celui-là, cherchent à mettre en garde contre le potentiel addictif de cette combinaison en exposant ses conséquences sur la vie de leurs auteurices.
menu_book À propos des risques
Les opiacés étant des dépresseurs du système nerveux overdosables, il faut être très vigilant à ne pas en abuser lorsqu'on les combine avec un stimulant qui masque leurs effets. Le danger d'overdose est amplifié par la courte durée d'action de la cocaïne : l'usager risque de mal évaluer sa dose d'opiacé, et d'en subir les effets une fois la cocaïne redescendue. La page wikipédia du speedball liste des personnalités décédées de cette combinaison.
Les opiacés (dans l'étude qui suit, l'héroïne) et la cocaïne sont des produits pouvant être neurotoxiques. Cette étude portant sur des rats, discutée ici, semble indiquer qu'en cas de combinaison, les dégâts sont plus importants que pour chaque substance seule. En ciblant le cortex préfrontal, cette neurotoxicité limite les facultés de contrôle, de jugement, de prise de décision. Aux propriétés addictives des deux produits s'ajoute donc un mécanisme neurologique altérant le contrôle de soi, et cette boucle de rétroaction pourrait rendre le speedball particulièrement addictif.
De manière générale, cette combinaison est connue pour entraîner une forte dépendance (voir par exemple des témoignages ici et là). Par ailleurs, cette étude montre que la poly-consommation de stimulants et de dépresseurs serait corrélée à plus de pratiques à risque et d'effets secondaires négatifs que la consommation de stimulants seuls.
bubble_chart Tendance synergique
Addition
Ces substances n'interagissent pas de façon significative. Leurs effets sont similaires et s'additionnent.
Fiabilité : avérée.
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Risqué
La combinaison de ces substances présente des risques physiques ou mentaux non négligeables.
Fiabilité : avérée.
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flare À propos des effets
Comme l'explique cette revue de littérature, l'alcool amplifie additionnellement les effets de sédation, de somnolence et de confusion des opiacés. Ce témoignage décrit l'expérience de façon plutôt exhaustive : anesthésie, euphorie, désinhibition, troubles de mémoire, mauvaise coordination, troubles de l'élocution, difficultés à uriner et à effectuer des tâches simples. Par ailleurs, ce mélange peut provoquer des nausées, qui deviennent dangereuses quand couplées à la somnolence (comme ici, où l'usager s'endort en vomissant).
Plusieurs témoignages (ici, ici et là) rapportent des contre-coups difficiles : nausée, déprime et maux de tête.
Ce mélange est souvent effectué par des personnes sous médication qui consomment de l'alcool sans s'attendre à l'interaction (comme ici).
menu_book À propos des risques
Comme l'explique cette revue narrative, l'alcool amplifie les effets de sédation, de somnolence et de confusion des opiacés. Il faut donc éviter toute tâche requérant de l'attention ou de la précision. Les surdoses sont potentiellement mortelles, car elles provoquent des nausées, des pertes de conscience, et réduisent les réflexes de toux et de respiration. Il y a donc un risque de s'étouffer avec sa langue ou son vomi, ou d'arrêter de respirer dans son sommeil.
De nombreux médicaments opiacés contiennent aussi du paracétamol. Comme le rappelle la même source, sa toxicité pour le foie est multipliée en cas de consommation massive ou chronique d'alcool.
Cette autre revue narrative souligne que l'alcool précipite la libération des médicaments opioïdes à libération modifiée (LP), ce qui augmente les risques de surdose.
Les dépendances à l'alcool et aux opiacés pourraient se renforcer l'une l'autre. En effet, d'après cette revue de littérature, beaucoup d'usagers d'opiacés seraient également alcoolique, et l'abstinence d'alcool leur serait plus difficile qu'aux autres. Par ailleurs, d'après ces témoignages, boire de l'alcool accélérerait la venue du manque d'opiacé.
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Mixte
La combinaison de ces substances atténue certains de leurs effet et en augmente d'autres.
Fiabilité : hypothétique.
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Vigilance
Cette combinaison présente de faibles risques physiques ou mentaux, ou peut déclencher des situations à risque.
Fiabilité : hypothétique.
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flare À propos des effets
Les opiacés et le protoxyde d'azote ont en commun leurs effets anesthésiants et sédatifs, qui s'ajoutent en cas de combinaison. Ainsi, cette notice indique une potentialisation, et cette conférence prévient d'une dépression cardiovasculaire. Cette étude sur les humains rapporte une augmentation de l'analgésie. Le site drugs.com indique qu'il faut s'attendre à baisser les dosages de proto.
Néanmoins, le protoxyde d'azote pourrait réduire l'addiction aux opiacés en bloquant la libération de dopamine impliquée dans les mécanismes addictifs. Ainsi, cette étude sur des rats conclut qu'il diminue le craving de morphine, tandis que celle-ci rapporte qu'il aurait bloqué l'expression d'une préférence pour ce même produit. Mais ces expérimentations ont été menées dans des cadres très différents de la consommation récréative des humains.
En 2022, il y a très peu de retours d'expérience. Pour cet usager, la codéine a presque entièrement masqué les effets du proto, hormis quelques déformations visuelles. Cet·te autre a trouvé que le proto "ruinait" le high de la codéine et donnait une sensation de picotement désagréable.
menu_book À propos des risques
En théorie, mélanger deux produits anesthésiants augmente les risques d'arrêt cardiaque et d'étouffement. Ainsi, l'auteur de cette conférence prévient d'une dépression cardiovasculaire en cas de combinaison. Néanmoins, ces informations concernent une administration continue en contexte médical, alors que la consommation récréative de ballons produit des effets très brefs. La mort par toxicité directe des produits est donc peu probable.
Mais, comme le rappelle TripSit, cela n'enlève pas les autres risques inhérents à une combinaison de dépresseurs : chute, perte de mémoire, étouffement par aspiration de son propre vomi... Pour cette raison, il est plus prudent de consommer assis ou en PLS, et/ou en présence d'une personne apte à prendre soin de vous (trip sitter).
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attachment Sources 11
- https://wiki.tripsit.me/wiki/Drug_combinations Archivée open_in_new
- https://erowid.org/experiences/exp.php?ID=52129 Archivée open_in_new
- https://urgences-serveur.fr/IMG/pdf/protoxyde_azote.pdf Capture demandée
- https://urgences-serveur.fr/IMG/pdf/protoxyde_azote.pdf Archivée open_in_new
- https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/ejp.1144 Archivée open_in_new
- https://www.reddit.com/r/opiates/comments/l851tl/comment/glaxriy/ Capture demandée
- https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0306452207009931 Archivée open_in_new
- https://www.hal.inserm.fr/inserm-00292354/file/inserm-00292354_edited.pdf Archivée open_in_new
- https://sofia.medicalistes.fr/spip/IMG/pdf/protoxyde_d_azote_le_tableau.pdf Archivée open_in_new
- https://www.psychonaut.fr/threads/le-protoxyde-dazote-n2o-conseils-pour-une-premiere-fois.33210/ Archivée open_in_new
- https://www.drugs.com/drug-interactions/codeine-with-nitrous-oxide-718-0-2768-0.html?professional=1 Archivée open_in_new
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Mixte
La combinaison de ces substances atténue certains de leurs effet et en augmente d'autres.
Fiabilité : supposée.
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error_outline Risque estimé
Vigilance
Cette combinaison présente de faibles risques physiques ou mentaux, ou peut déclencher des situations à risque.
Fiabilité : supposée.
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flare À propos des effets
Certains effets dépresseurs des opiacés (comme le ralentissement cardiaque ou la relaxation musculaire) sont opposés à l'effet stimulant de la MDMA. Leurs effets peuvent donc se contrarier, mais ils ne s'annulent pas : ces substances ne sont pas un antidote l'une de l'autre.
Peu de retours d'expériences sont disponibles, aussi il est difficile d'en tirer des généralités. Mais on peut noter que les usagers occasionnels semblent en tirer une euphorie unique ("bliss") où les effets secondaires des deux substances s'équilibrent. Le risque de dépendance est mis en avant. Les effets contradictoires du mélange peuvent aussi entraîner des effets très bizarres, comme dans ce trip report où l'auteur se sent "comme un somnambule".
Cette méta-étude rapporte que l'utilisation d'opiacés pour amortir la descente de MDMA pourrait venir de leur effet pro-sérotoninergique.
menu_book À propos des risques
Les opiacés étant des dépresseurs du système nerveux dont certains sont facilement overdosables (comme l'héroïne ou la morphine), il faut rester vigilant à ne pas abuser lorsqu'on les combine avec un stimulant qui masque leurs effets.
Cette méta-étude rapporte que certain·es usager·es utilisent les opiacés pour pour surmonter la descente et le contrecoup de la MDMA ou pour atténuer ses effets stimulants. Ces utilisations sont corrélées à une augmentation de la consommation de l'une ou l'autre substance seule : en d'autres termes, cela peut indiquer un plus grand risque de dépendance. Cette autre étude montre que la poly-consommation de stimulants et de dépresseurs serait corrélée à plus de pratiques à risque et d'effets secondaires négatifs que la consommation de stimulants seuls.
Certaines organisations mettent en avant l'effet contradictoire de ce type de combinaisons pour souligner un risque de complication cardiaque.
Attention, ces données ne sont pas valables pour le tramadol, qui jouit d'une page dédiée.