Substance : DXM
info À propos
Le dextrometorphane est une substance dissociative et hallucinogène de la famille des morphinanes. Métabolisée en DXO par l'organisme, elle agit principalement comme antagoniste des récepteurs NMDA, mais aussi comme agoniste du récepteur sigma-1, et inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
bubble_chart Tendance synergique
Potentialisation
Les effets de ces substances sont multipliés ou fortement modifiés par leur combinaison.
Fiabilité : supposée.
check_circle
check_circle
brightness_1
error_outline Risque estimé
Dangereux
La combinaison de ces substances présente d'importants risques physiques ou mentaux.
Fiabilité : hypothétique.
check_circle
brightness_1
brightness_1
flare À propos des effets
Bien que les témoignages soient rares, la plupart d’entre eux se rejoignent sur une forte potentialisation (comme ici, où des symptômes faisant penser à un syndrome sérotoninergique apparaissent plus de 10h après l'ingestion de la MDMA). Ce combo ne semble d’ailleurs pas très agréable, l’expression « j’ai cru que j’allais mourir » revenant régulièrement.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela :
- La MDMA est un inhibiteur des enzymes qui métabolisent le DXM (CYP2D6 et CYP3A4). Comme le met en évidence cette étude, son élimination est donc ralentie ; par conséquent, sa concentration et celle de son métabolite actif (DXO) sont modifiées. C'est l'explication de DanceSafe.
- La MDMA étant un libérateur de sérotonine et le DXM un inhibiteur de recapture de celle-ci, on peut soupçonner une surdose sérotoninergique : c'est l'argument avancé par PsychonautWiki pour classer ce combo comme dangereux.
Il est à noter que certaines recherches s'intéressent à cette combinaison d'un point de vue thérapeutique, cette étude par exemple testant un effet neuro-protecteur du DXM sur la toxicité sérotoninergique de la MDMA. Comme quoi rien n'est simple avec le cerveau.
menu_book À propos des risques
Comme le met en évidence cette étude, le DXM augmente la fréquence cardiaque et la pression sanguine. Comme c’est également le cas de la MDMA (voir cette méta-étude), il serait logique que le risque de complication cardio-vasculaire soit augmenté en cas de combinaison.
Le risque de syndrome sérotoninergique est difficile à évaluer : d’un côté, des méta-études telles que celle-ci le qualifient de faible ; mais elles semblent extrapoler à partir des anti-dépresseurs ISRS au lieu de se baser sur des données spécifiques au DXM (ou peut-être parlent-elles des doses thérapeutiques, moins élevées que les doses récréatives). D’un autre côté, les quelques retours d’expérience ont tendance à alerter sur des effets inquiétants faisant penser au syndrome sérotoninergique. Pour cette dernière raison, les sources secondaires telles que PsychonautWiki signalent ce combo comme étant dangereux.
Enfin, Erowid signale que la détérioration de la régulation de la température du corps est un effet secondaire courant du DXM. Comme c’est également le cas de la MDMA, DanceSafe indique un risque d’hyperthermie en contexte festif.
bubble_chart Tendance synergique
Mixte
La combinaison de ces substances atténue certains de leurs effet et en augmente d'autres.
Fiabilité : non évaluée.
error_outline Risque estimé
Risqué
La combinaison de ces substances présente des risques physiques ou mentaux non négligeables.
Fiabilité : hypothétique.
check_circle
brightness_1
brightness_1
flare À propos des effets
Les effets psychotropes de cette combinaison n'ont pas fait l'objet d'études scientifiques, mais on peut faire des suppositions à partir des propriétés des molécules seules et des retours disponibles.
Le DXM et son métabolite le DXO sont des antagonistes NMDA. Couplés aux effets dépresseurs de l'alcool (agoniste GABAa et antagoniste NMDA), on peut au moins s'attendre à une addition des effets de confusion, d'étourdissement et de somnolence. En effet, des témoignages tels que celui-ci et celui-là montrent que l'alcool et le DXM se potentialisent, entraînant des ivresses plus prononcées qu'avec chaque substance seule. Cet usager rapporte que cette combinaison l'aurait souvent rendu malade.
D'après ce témoignage, les effets de l'alcool auraient tendance à prendre le pas sur ceux du DXM, amplifiant la désorientation au détriment des hallucinations (d'après celui-ci). Cette usagère qualifie l'expérience de "bordélique", et lui ayant laissé un souvenir amer.
La potentialisation semble plus ou moins forte selon les personnes (comparer par exemple ces deux témoignage : un et deux). Cela pourrait dépendre de variations métaboliques entre les individus (cette toute petite étude suggère que les effets subjectifs du DXM dépendraient du phénotype CYP2D6), ou de sensibilités différentes aux pharmacologies complexes de chacune de ces substances.
menu_book À propos des risques
L'alcool et le DXM ayant des effets dépresseurs du système nerveux central, il y a au moins une addition de la confusion, de l'étourdissement et de la somnolence. C'est pourquoi la base de données drugs.com, destinée aux professionnels de santé, déconseille cette combinaison aux dosages thérapeutiques et indique un risque modéré. On peut supposer que celui-ci est élevé dans le cas d'une consommation récréative à plus fort dosages.
En effet, TripSit indique un risque élevé de pertes de conscience qui, couplées aux nausées, peuvent entraîner des suffocations (s'étouffer avec sa langue ou son vomi). Le site conseille de ne pas dépasser le "1er plateau" de DXM. De la même manière, cet usager recommande de rester sous 70mg de DXM, au risque sinon de subir céphalée, "semi-coma" et dépression respiratoire. Pour éviter la surdose, celui-ci conseille de commencer par le DXM et de boire l'alcool très progressivement.
Des usager·es mettent en garde contre des dommages au foie, peut-être en raison de la présence de paracétamol dans certaines préparations de DXM. En effet, la consommation chronique ou massive d'alcool multiplie l'hépatotoxicité du paracétamol (voir cette revue de littérature).