Substance: Neuroleptics

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Les neuroleptiques, ou anti-psychotiques, sont des molécules sédatives utilisées pour contrer les effets délirants de certains troubles mentaux. Elles ont principalement des effets anti-histaminiques, antagonistes dopaminergiques et antagonistes sérotoninergiques.

Malgré leurs similarités, les neuroleptiques ne sont pas un groupe homogène. Les informations ci-dessous ne sont donc pas toujours suffisantes, et des recherches supplémentaires peuvent être nécessaires. À noter que ces médicaments sont souvent prescrits en combinaison avec un I(S)RS, qu'il faut prendre en compte également.

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The effects of these substances are contradictory and some of them are attenuated.
Reliability: proven.
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error_outline Estimated risk

warning

Caution

This combination presents relatively low physical or mental risks, or may result in risky situations.
Reliability: hypothetical.
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flare About effects

En règle générale, les effets de la MDMA sont amoindris par la prise de neuroleptiques : les antagonismes sérotoninergique et dopaminergique contrent son mode d'action, tandis que l'effet anti-histaminique peut rendre somnolent. Néanmoins, en fonction du profil du-dit neuroleptique, quelques différences peuvent survenir. Cette fiche va présenter les réactions les plus courantes. Gardons à l'esprit qu'il y a peu d'études sur ce sujet, qu'elles portent principalement sur les rats, et que les informations récoltées pourraient n'être pas représentatives.

Olanzapine (Zyprexa)

Chez les rats, on constate qu'elle réduit l'hyerthermie induite par la MDMA grâce à son antagonisme sérotoninergique. Les témoignages humains confirment qu'elle diminue fortement les effets de la MDMA, d'une façon qui varie selon les individus. Certaines personnes n'ont aucune euphorie mais en subissent les effets secondaires ; d'autres ont une euphorie réduite mais pas d'effet secondaire. Cet usager rapporte n'avoir eu aucun effet à 200mg de MDMA.

Quietapine (Seroquel)

Elle agirait surtout comme anti-histaminique, à moins d'une posologie élevée (lire cet article). Son impact sur la MDMA dépendrait donc de la dose prescrite. Cet usager en donne une estimation (mais les sensibilités pouvant varier, il ne faut pas la prendre au pied de la lettre). Cette personne rapporte une prise de MDMA "ruinée", tandis qu'une autre apprécie de prendre sa dose quotidienne de quietapine après le pic.

Clozapine (Clozaril, Leponex), risperidone (Risperdal)

Il n'y a pas de retour humain du combo avec ces molécules ; mais chez les rats, toutes deux bloquent l'hyperthermie et la stimulation normalement induites par la MDMA (clozapine ; risperdone). Pour cette raison, la clozapine est envisagée comme antidote à la MDMA (notamment ici). Sous risperidone, les rats ne semblaient pas non plus "reconnaître" les effets de la MDMA (étude).

Haloperidol (Haldol), chlorpromazine (Thorazine)

Ces molécules semblent bloquer l'hyperactivité de la MDMA de par leurs effets anti-dopaminergiques (pages 22 et 27 de cette revue bibliographique). De plus, l'haloperidol bénéficie d'une étude sur les humains, dont il ressort une anxiété lors de la montée, une euphorie atténuée et la réduction de certains effets secondaires comme le bruxisme. Bien que l'échantillon soit trop réduit pour être représentatif, quelques témoignages comme celui-ci rapportent non seulement des effets décevants mais un contrecoup. Il serait donc possible que l'haloperidol favorise les expériences désagréables en plus d'annuler les effets recherchés. Sans surprise, il réduit également l'hyperthermie induite par la MDMA chez les rats.

Nous n'avons pas trouvé d'information sur les molécules non-citées dans cette liste. Il est possible de formuler ses propres hypothèses en se basant sur leurs propriétés, telles que les récepteurs ciblés et leur affinité avec.

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Les neuroleptiques sont des substances complexes et mal connues malgré leur large utilisation (voir par exemple cette critique de la littérature existante). Il existe peu d'études sur leur interaction avec la MDMA autrement que pour constater une réduction des effets de cette dernière. Bien que cet aspect d'antidote puisse induire un sentiment de sécurité, des réactions insoupçonnées pourraient donc survenir.

Malgré qu'il soit tentant de forcer sur les doses pour obtenir l'effet désiré, cela n'est pas dénué de risque. En effet, si les neuroleptiques bloquent la plupart des effets de la MDMA, ils ne les bloquent pas tous. Par exemple, l'haloperidol semble inefficace sur l'augmentation de la pression sanguine induite par la MDMA (étude). Cette pratique pourrait donc exacerber certains effets secondaires (notamment au niveau du système cardio-vasculaire ou de l'anxiété).

Il faut aussi envisager que la MDMA, à son tour, altère l'effet des neuroleptiques : pour l'haloperidol par exemple, une étude conclut que les rats sous traitements sont moins sédatés quand on leur donne de la MDMA. Elle pourrait agir sur la métabolisation des neuroleptiques (notamment en réduisant l'activité des enzymes CYP2D6 et en augmentant celle des enzymes CYP1A2 ; dans un article, ce neurologue nous indique ainsi quelques interactions possibles.

La prudence met évidemment en garde contre la tentation de suspendre un traitement de fond, ayant trait à la santé mentale, en vue de consommer un produit psychoactif. ll appartient à l'usager de peser scrupuleusement la balance risque/bénéfice.

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Additive

These substances do not interact significantly. Their effects are similar and add up.
Reliability: hypothetical.
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error_outline Estimated risk

warning

Caution

This combination presents relatively low physical or mental risks, or may result in risky situations.
Reliability: inferred.
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flare About effects

Mélanger un neuroleptique (anti-psychotique) à de l’alcool entraîne généralement une augmentation des effets sédatifs des deux produits. Mais cette généralité masque une forte hétérogénéité des résultats.

L’augmentation s’explique d’abord par une addition pharmacologique : les neuroleptiques ont des effets sédatifs, en raison de leur action d’antagonisme des récepteurs à dopamine et, pour certains d’entre eux, à sérotonine et à histamine. L’alcool a également des effets sédatifs, principalement à cause de son action d’agoniste des récepteurs GABA.

De plus, il se pourrait que l’alcool ralentisse l’élimination de la plupart des neuroleptiques. Dans ce cas, les effets de ces derniers seraient potentialisés. Cela serait dû au fait que les neuroleptiques sont métabolisés par des enzymes du cytochrome P450, avec lesquels l’alcool interagit selon un mécanisme détaillé dans ce topic. Cette interaction peut varier selon le métabolisme et les habitudes de consommation de chaque individu.

Certains neuroleptiques pourraient réduire l'intérêt pour l’alcool. Ils sont étudiés comme traitements de l’alcoolisme : voir par exemple une revue de littérature à propos de l’aripiprazole, et cette étude sur la risperidone. Les mécanismes en jeu pourraient être les effets des neuroleptiques sur le système de récompense.

Quelques exemples :

L’aripiprazole (Abilify), dans cette étude, augmente de manière significative et dose-dépendante les effets sédatifs de l'alcool tout en diminuant ses effets euphoriques. Les témoignages (comme ici et ) vont de la potentialisation avec vomissements à l’impossibilité de se sentir ivre.

La quietapine (Seroquel), dans les témoignages (tels qu’ici, ici, et ) semble potentialiser l’alcool avec un risque d’évanouissements et de vomissements. La sédation augmenterait aussi l’énurésie (« pipi au lit »). Pourtant, cette étude menée contre placebo sur des personnes alcooliques (n=20) montre une réduction de la sensation d’ivresse. Cela pourrait venir de différences de métabolisation en fonction de la consommation d’alcool.

La risperidone (Risperdal) n’affecte pas les signes vitaux des personnes en état d'ébriété, d’après cette revue de dossiers médicaux. Ces deux fils de témoignages (ici et ) ne rapportent pas de modification des effets de l’alcool, mais celui-ci rapporte à la fois une potentialisation et une réduction.

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De nombreux sites d’information secondaire, tels que le Vidal, déconseillent de boire de l’alcool en étant sous traitement neuroleptique (anti-psychotique). En effet les neuroleptiques en général, et particulièrement ceux de la « seconde génération », ont des effets dépresseurs du système nerveux central (sédatifs) qui s’ajoutent à ceux de l’alcool. Ces combinaisons ne semblent pas affecter les signes vitaux (voir par exempe cette étude), mais les notices (comme celle de la risperidone) indiquent un risque de somnolence.

Les témoignages rapportent le plus souvent une ivresse potentialisée, avec des risques de vomissements, d’évanouissements et de black-out. Ces effets semblent varier selon la molécule, mais aussi selon les individus et les situations (ici, de l’annulation à la multiplication). Des usager·es rappellent ici d’éviter toute activité nécessitant ses pleines facultés (telles que la conduite).

Enfin, il est probable que l'alcool modifie la métabolisation de la plupart des neuroleptiques (selon un mécanisme détaillé dans ce topic). Dans ce cas, l'efficacité des traitements pourrait être compromise.

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Unknown

The effects of this combination are not known.

error_outline Estimated risk

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Neutral

The combination of these substances does not significantly increase their risks compared to independent use.
Reliability: hypothetical.
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flare About effects

Il ne semble pas y avoir de retour de cette combinaison sur Erowid, ni de discussion ouverte à son sujet sur les communautés d'usager·es les plus connues (tels que Reddit, Bluelight, Psychonaut ou Psychoactif). Il est donc difficile de se faire une idée de ses effets en contexte récréatif.

Cette étude sur des souris remarque que l'haloperidol bloquerait la stimulation produite par de faibles doses de protoxyde d'azote. Les neuroleptiques font partie des traitements proposés en cas de troubles psychiatriques occasionnés par un abus de protoxyde d'azote (voir par exemple ce cas ou celui-ci).

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Pour l'instant, il ne semble pas y avoir d'étude évaluant les risques de cette combinaison. Néanmoins, celle-ci ne semble pas présenter de danger particulier.

Ainsi, cet article à destination des dentistes, qui présente les interactions entre médicaments psychotropes et produits anesthésiants, ne mentionne pas cette combinaison. Le protoxyde d'azote y est également décrit comme un produit sécure car ayant une faible propension aux interactions (cette dernière affirmation ne concerne bien sûr pas les substances récréatives, dont il n'est pas question dans l'article).

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