edit

bubble_chart Tendance synergique

add

Addition

Ces substances n'interagissent pas de façon significative. Leurs effets sont similaires et s'additionnent.
Fiabilité : hypothétique.
check_circle brightness_1 brightness_1

error_outline Risque estimé

warning

Vigilance

Cette combinaison présente de faibles risques physiques ou mentaux, ou peut déclencher des situations à risque.
Fiabilité : supposée.
check_circle check_circle brightness_1

flare À propos des effets

Mélanger un neuroleptique (anti-psychotique) à de l’alcool entraîne généralement une augmentation des effets sédatifs des deux produits. Mais cette généralité masque une forte hétérogénéité des résultats.

L’augmentation s’explique d’abord par une addition pharmacologique : les neuroleptiques ont des effets sédatifs, en raison de leur action d’antagonisme des récepteurs à dopamine et, pour certains d’entre eux, à sérotonine et à histamine. L’alcool a également des effets sédatifs, principalement à cause de son action d’agoniste des récepteurs GABA.

De plus, il se pourrait que l’alcool ralentisse l’élimination de la plupart des neuroleptiques. Dans ce cas, les effets de ces derniers seraient potentialisés. Cela serait dû au fait que les neuroleptiques sont métabolisés par des enzymes du cytochrome P450, avec lesquels l’alcool interagit selon un mécanisme détaillé dans ce topic. Cette interaction peut varier selon le métabolisme et les habitudes de consommation de chaque individu.

Certains neuroleptiques pourraient réduire l'intérêt pour l’alcool. Ils sont étudiés comme traitements de l’alcoolisme : voir par exemple une revue de littérature à propos de l’aripiprazole, et cette étude sur la risperidone. Les mécanismes en jeu pourraient être les effets des neuroleptiques sur le système de récompense.

Quelques exemples :

L’aripiprazole (Abilify), dans cette étude, augmente de manière significative et dose-dépendante les effets sédatifs de l'alcool tout en diminuant ses effets euphoriques. Les témoignages (comme ici et ) vont de la potentialisation avec vomissements à l’impossibilité de se sentir ivre.

La quietapine (Seroquel), dans les témoignages (tels qu’ici, ici, et ) semble potentialiser l’alcool avec un risque d’évanouissements et de vomissements. La sédation augmenterait aussi l’énurésie (« pipi au lit »). Pourtant, cette étude menée contre placebo sur des personnes alcooliques (n=20) montre une réduction de la sensation d’ivresse. Cela pourrait venir de différences de métabolisation en fonction de la consommation d’alcool.

La risperidone (Risperdal) n’affecte pas les signes vitaux des personnes en état d'ébriété, d’après cette revue de dossiers médicaux. Ces deux fils de témoignages (ici et ) ne rapportent pas de modification des effets de l’alcool, mais celui-ci rapporte à la fois une potentialisation et une réduction.

menu_book À propos des risques

De nombreux sites d’information secondaire, tels que le Vidal, déconseillent de boire de l’alcool en étant sous traitement neuroleptique (anti-psychotique). En effet les neuroleptiques en général, et particulièrement ceux de la « seconde génération », ont des effets dépresseurs du système nerveux central (sédatifs) qui s’ajoutent à ceux de l’alcool. Ces combinaisons ne semblent pas affecter les signes vitaux (voir par exempe cette étude), mais les notices (comme celle de la risperidone) indiquent un risque de somnolence.

Les témoignages rapportent le plus souvent une ivresse potentialisée, avec des risques de vomissements, d’évanouissements et de black-out. Ces effets semblent varier selon la molécule, mais aussi selon les individus et les situations (ici, de l’annulation à la multiplication). Des usager·es rappellent ici d’éviter toute activité nécessitant ses pleines facultés (telles que la conduite).

Enfin, il est probable que l'alcool modifie la métabolisation de la plupart des neuroleptiques (selon un mécanisme détaillé dans ce topic). Dans ce cas, l'efficacité des traitements pourrait être compromise.